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Ça commence souvent par les murs qui se mettent à bouger en continu. Le sentiment d’être instable ou ivre dès que l’on bouge. Les visages des personnes que l’on croise en marchant sont flous au point de devoir s’arrêter pour les reconnaître. En mouvement, il devient impossible de lire les panneaux de circulations pour la même raison : le flou. Comme pour Monique, lire un livre ou une partition de musique devient très difficile.
Ces symptômes bizarres et les troubles de l’équilibre augmentent avec la fatigue, les sols irréguliers et l’obscurité. Comme pour Françoise, qui titube sur le trottoir quand l’éclairage public n’est pas assez fort ou, comme pour Emmanuel, qui a du mal à s’orienter dans sa chambre à coucher quand il y fait noir.
Si ces expériences vous parlent, c’est probablement que vous avez perdu une des sources sensorielles indispensables à l’équilibration (les organes de l’équilibre des deux oreilles internes, la sensibilité des membres inférieurs, certains aspects de la vision utiles à l’équilibration) ou une difficulté à réaliser des mouvements précis (par exemple lors de lésions du cervelet). Le vestibule est l’un des organes qui assurent un rôle essentiel dans l’équilibre On y fait souvent référence en parlant de façon assez vague de « l’oreille interne » car c’est là qu’il se situe. Nous en avons deux : un dans chaque oreille. Dans notre cas, ce sont les deux qui font défaut, à droite et à gauche. On parle donc de vestibulopathie bilatérale.
Les symptômes évoqués ci-dessus sont partagés par la plupart des malades avec plus ou moins d’intensité. En plus de la fatigue et l’obscurité, il existe d’autres facteurs aggravants comme l’immersion dans l’eau ou la marche dans un environnement difficile (foule, terrain instable, rayonnages).
Pour certains, l’eau occasionne une dangereuse perte de repères ou les « bouscule », leur faisant perdre toute possibilité d’équilibre et d’orientation. Monique, alors qu’elle nageait, s’est sentie complètement désorientée en mettant la tête sous l’eau. À tel point qu’il ne lui était plus possible de savoir où était la surface. Jean-Pierre s’interdit désormais de plonger s’il est seul, de peur de ne pouvoir se diriger vers la surface après le saut. L’eau peut aussi se révéler un miroir éblouissant et mouvant qui peut faire vaciller.
Une foule dense et mouvante comme celle que l’on peut croiser dans les magasins un samedi après-midi fait perdre pied à certains. La maîtrise de l’équilibre nécessite alors une très grande attention et donc entraîne une fatigue accentuée qui dissuade de l’activité shopping. Yvette a la sensation que « les gens l’engloutissent ». Cette situation peut alors engendrer un mal être et un sentiment oppressant de vulnérabilité.
Le sable, la boue, le verglas sont autant de terrains instables sur lesquels il devient très difficile de se mouvoir. Emmanuel raconte que ses camarades de bivouac l’ont cru ivre tant il titubait à essayer de monter une tente sur du sable dans un terrain en pente.
Monique explique également que parcourir les rayons d’une librairie, ce qui nécessite de bouger la tête (la pencher en particulier) et de s’attarder pour lire les tranches ou les étiquettes, lui demande une concentration sans faille et engendre rapidement de la fatigue.
L’excès de lumière, un soleil éblouissant par exemple, peut aussi occasionner une forte gêne. La pluie ou la neige qui tombent sont aussi susceptibles de brouiller les repères visuels et de générer une perte d’équilibre.
Nous allons voir pourquoi vous pouvez ressentir ces symptômes et quels sont les processus physiologiques en cause.
Les symptômes des déficits vestibulaires bilatéraux idiopathiques :
Il existe des facteurs aggravants comme la fatigue, l’obscurité, l’immersion dans l’eau ou la marche dans un environnement difficile (foule, terrain instable, rayonnages…).
Devant de tels symptômes le praticien fait exécuter des examens vestibulaires cliniques qui vont confirmer ou infirmer le diagnostic de vestibulopathie bilatérale. |